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Une fenêtre sur la vie
8 août 2009

Rand'au clair de lune et transat' au lac

Quel rapport me direz-vous ? Aucun si ce n'est le plaisir.
Je me suis accordée le luxe d'une journée de congés au coeur de ce généreux été. Marre de le voir passer de ma fenêtre et de ne pouvoir l'arrêter lorsque j'en sors. C'est décidé, cette journée sera un concentré de plaisir.
Tout débute donc hier soir, la veille du congé étant en lui même un moment savoureux. J'ai réalisé un rêve pourtant oh combien accessible : randonner de nuit. Mais attention malheureux ! Pas n'importe quelle nuit ! Celle où les loups hurlent à la mort en haut des montagnes découvrant leurs étincellants crocs acérés, où les vampires assoifés de sang arpentent les ruelles sombres à la quête de la gorge de nacre d'une jeune pucelle qui sera l'objet de leurs maléfices, celle aussi dont les jardiniers attendent les miracles et que les insomniaques abhorrent...
La pleine lune nous a permis de gravir la pointe de la Galoppaz au coeur de la nuit. Son disque lumineux nous est apparu derrière la montagne au détour d'une clairière et nous a permis de pénétrer la nuit avec nos 5 sens. Nous avons pu voir le relief de montagnes incolores, entendre insectes nocturnes et clarines, savourer la carresse de sa brise tiède, goûter un repas en malvoyant et pour les plus chanceux sentir avant de les fouler les cadeaux odorants qu'egrennent les vaches sur les sentes abruptes.
Moment de ravissement total, de communion avec dame nature. On se sent Jedi d'arriver à 1686m d'altitude à 22h33, faisant taire la petite voix qui nous dit que 1-nos ancêtres n'avaient pas besoin de bâton pour le faire 2-n'avaient pas de thermos de café pour le sommet 3-n'avaient pas de laguiole pour découper le saucisson (de mamouth)... Drôle de retour à 4h du mat' où j'ai dit au voisin fêtard qui me regardait d'un oeil étrange que moi c'était avec la lune que j'avais dansé.
Aujourd'hui c'est allongée sur un transat et sous un parasol que j'aligne ces quelques mots. Confort certain que je n'ai pas pu me refuser devant le ton suppliant emprunté par le beau temps et le lac pour me faire venir. Je sirote à la paille un coca light dont la fraîcheur à créé de condensation sur la bouteille. J'admire les montagnes environnantes, j'observe les enfants jouant aux pirates et les poissons à cache cache. Mes cinq sens sont sollicités mais de manière plus intense, le vent crée un ressac régulier, les graviers crissent sous les pas, les pirates se chamaillent, les baffles du bar crachent de la musique, le soleil est mordant et l'eau fraîche... et je me pose ces questions : dans notre société moderne où l'assouvissement de nos besoins primaires est rarement menacé, où l'on se procure des plaisirs avant d'en avoir éprouvé l'envie et où nos cinq sens perdent leur sensibilité par trop de sollicitation; la clé n'est-elle pas, tels les chimistes italiano arméniens Parcimonie et BonEscient, de savamment doser frustration et plaisir, luxe et ascetisme, frugalité et gourmandise, solitude et gregarité; partant du principe qu'on apprécie plus de manger quand on a vraiment faim, qu'une douche chaude est meilleure quand on a eu froid,... Conserver le goût des choses simple, ne jamais rester dans l'excès et s'accorder des plaisirs bien mérités...

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