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Une fenêtre sur la vie
29 décembre 2016

Je suis

 

Quand j’étais petite j’avais un cheval dans ma chambre…

 

Cela peut paraître fou et pourtant, il était bien là : un magnifique étalon noir, majestueux dans sa robe étincelante. Bien qu’imposant il avait sa place, nous cohabitions en bonne harmonie. Il avait soin à ne pas être trop encombrant et se plaçait toujours là où il ne me gênait pas. Moi je vivais ma vie d’enfant, puis d’adolescente… je le guettais du coin de l’œil en mangeant des chips sur mon lit devant des séries à l’eau de rose. Insouciante jeunesse ! Je sentais bien que sa présence me faisait du bien mais je ne cherchais pas à savoir le pourquoi… Il était là, faisait partie de mon univers.

 

Or un jour il a disparu. Tout d’abord j’ai simplement constaté « oh ! il est plus là ! » et ai continué à vivre mais petit à petit je me suis sentie de plus en plus faible, inconsistante, déroutée. Quelque chose clochait. Les chips n’avaient plus la même saveur, les films ne m’intéressaient plus… il me manquait quelque chose.

J’ai alors commencé à questionner : « qui es-tu ? pourquoi étais-tu là ?... » sans réponse. J’ai commencé à ressentir une tristesse, une sensation de vide à l’intérieur de moi. C’était étrange ce paradoxe entre la présence de ces émotions douloureuses et l’impression qu’elles me guidaient sur une voie que je n’avais pas explorée.

La seule certitude que j’avais alors était qu’accueillir ces sensations, ressentir ces états d’âme étaient la seule chose à faire.

 

Puis un jour, dans le silence, j’ai entendu une réponse. Si ténue fût-elle, une voix a répondu : « Je suis là»

-          Euh, bonjour… qui es-tu « je » ?

-          Nous

-           ??????

Et l’image de mon beau cheval soyeux est apparue, dans ma tête, comme un rêve éveillé. Je n’ai eu de cesse de le questionner : « oh te voilà ! mais où es-tu ? pourquoi es-tu parti ? »

Mais l’image disparut aussitôt et la sensation de vide et de tristesse m’envahit à nouveau. Je posai alors mes mains sur mon ventre et me mis à pleurer. La secousse des sanglots ébranlait tout mon corps, je gémissais de douleur, hoquetais.

Toute absorbée que j’étais par ce torrent d’émotions je ne m’étais pas rendue compte que de mes mains émanait une vibration qui rayonnait dans mon ventre. La douleur que j’évacuais était ainsi remplacée par une douce lumière, chaleureuse, apaisante.

Alors que le flot d’émotions se tarissait mon corps se redressait, ma colonne vertébrale s’alignait, mes épaules ainsi que mon thorax s’ouvraient et je sentais comme un fil au sommet de mon crâne qui me tirait vers le haut. Je goûtais alors dans une paix que je n’avais jamais ressentie.

 

Puis l’image de mon cheval m’apparût de nouveau mais cette fois-ci avec la sensation qu’il se trouvait sous mes mains, à l’intérieur de moi.

De peur de le faire fuir j’ai alors juste pris contact avec lui par les sensations que sa présence me procurait. Je ressentais sa sereine puissance, sa beauté, sa présence bienveillante. Plus je goûtais, plus ces sensations était intenses, vibrantes, réelles.  Plus son image grandissait, se fondant ainsi dans mon corps, dans mon Être.

C’est alors que je l’entendis de nouveau : « Je suis »

Plus qu’un son, je ressentais l’émanation de ces deux mots en moi, autour de moi. Toutes les belles vibrations que j’avais ressenties jusqu’alors en étaient décuplées. J’avais l’impression de rayonner ces qualités dans tout l’Univers. Pour la première fois j’ai ressenti de l’Amour pour ce que j’étais.

 

Depuis cet instant, il me suffit de faire silence, poser les mains sur mon ventre, m’aligner dans ma verticalité et répéter ces deux mots magiques : « JE SUIS » pour retrouver cette Paix, cette Harmonie, ce divin état d’être.

Divine essence

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